L'Offrande musicale est également l'une des oeuvres maîtresses de la fin de la vie de J. S. Bach. Comme l'Art de la Fugue, elle est également inachevée et plusieurs musiciens et compositeurs en ont créé des versions orchestrales.
Jean Sébastien Bach ou l’apothéose de la polyphonie
Musique vivante - Musique en liberté II, de Roger Vuataz, éd. Slatkine, 2000 (Extraits modifiés)
La première version de l’Offrande Musicale pour orchestre de chambre de Roger Vuataz date de 1936 (Ed. Ars Viva, Bruxelles, 1937). Elle comprend 9 instruments solos : 2 violons, 1 alto, 1 violoncelle, 1 flûte, 1 hautbois, 1 cor anglais, 1 basson et 1 clavecin. Durée 50 minutes. La première exécution a eu lieu à Radio-Genève le 19 janvier 1936 sous la direction de Hermann Scherchen.
Ma deuxième version pour orchestre de chambre date de décembre 1951 (Ed. Schott, Mayenz, 1951). Elle comprend 24 instrumentistes : 4 premiers violons, 4 seconds violons, 3 altos, 3 violoncelles. 1 contrebasse, 1 flûte, 1 hautbois, 1 cor anglais, 1 basson et 1 clavecin. Durée 51 minutes. La première exécution a eu lieu à Paris (RTF, Radiotélévision française) le 25 mai 1954 sous la direction d’Edmond Appia.
La règle que l’on peut retirer de l’exemple de Bach est que la transcription se justifie chaque fois que le nouveau moyen sonore choisi met en valeur d’une façon plus complète, plus claire, plus expressive, plus démonstrative le texte primitif.
Ma seconde version est plus libre et cette liberté, comme une lumière plus vive, fait ressortir d’une façon plus évidente les beautés de l’œuvre originale. L’ordre pièces a été modifié dans le sens d’une construction plus logique par l’accroissement de l’intensité musicale au fur et à mesure de la durée.
J’utilise les mêmes instruments, mais les cordes, au lieu d’être instruments solos, forment un groupe dont l’ampleur est mise à contribution chaque fois que la musique l’exige. A part la fin des petits canons qu’il fallait bien terminer, je n’ai rien « ajouté » à la polyphonie de Bach et j’ai respecté textuellement les pièces qui portaient une indication instrumentale.
L’Offrande Musicale compte au total 17 pièces. Pour six d’entre elles, Bach a indiqué l’instrumentation : les quatre mouvements de la Sonate en Trio, ainsi qu’un canon perpétuel et un autre canon.
La miraculeuse beauté de cette musique justifie à elle seule le principe d’une orchestration des 11 autres morceaux dont quelques-uns ont été notés sous la forme d’un rébus musical dont l’auteur, très amateur de ce petit jeu, laissait aux curieux le soin de chercher et trouver la solution.
Roger Vuataz
Exemples d’autres exécutions de l’Offrande Musicale dans la 1ère, puis la 2e version instrumentale de Roger Vuataz :
02.10.1942 : Tonhalle de Zurich, dir. Hermann Scherchen
11.12.1947 : Maison du Peuple à Lausanne, dir. Victor Desarzens
21.03.1956 : Opéra municipal de Montpellier, dir. Roger Vuataz
4.03.1959 : Opéra de Marseille, dir. André Audoli
28.01.1993 : Théâtre de Beaulieu à Lausanne, dir. Jesus Lopez Cobos.