L'Art de la Fugue de J. S. Bach

L'Art de la Fugue de Jean Sébastien Bach est l'une des oeuvres majeures composée à la fin de sa vie. Elle est restée inachevée et sans indications d'instrumentation. Plusieurs musiciens et compositeurs en ont effectué une version orchestrale.

C’est à la demande du chef d’orchestre Hermann Scherchen que Roger Vuataz réalisa une première version instrumentale de l’Art de la Fugue entre 1936 et 1937. Une deuxième version fut achevée en 1963 et enregistrée à Bruxelles en 1963 avec les Solistes de Bruxelles sous la direction de Roger Vuataz.

Cet enregistrement a été remastérisé et réédité en 2014 par la firme Doron (Suisse), dans la série «Compositeurs suisses de notre temps».

 

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INTERVIEW DE ROGER VUATAZ, par Pierre MEYLAN

(extrait de la Revue Musicale Romande, novembre 1960)

- Tous les musiciens apprécient vos réalisations d’œuvres anciennes (« L’Offrande musicale », « L’Art de la Fugue », etc.). Quelles est la raison pour laquelle vous vous êtes intéressé à ces réalisations ? Vous ont elles aidé à résoudre des problèmes techniques personnels ?

En 1926, j’avais eu le loisir d’analyser en détail l’Art de la Fugue de J.-S. Bach. Quelques années plus tard j’entendis la réalisation de Graeser pour grand orchestre ; révélation d’une œuvre vivante bien que l’arrangement ne m’ait pas convaincu. Puis le chef Hermann Scherchen, intéressé par une certaine forme de polyphonie que j’avais utilisée dans mon Petit concert pour orchestre de chambre, me demanda – en 1935 – de réaliser une version instrumentale de l’Offrande musicale de Bach. Content de mon travail il sollicita aussitôt une réalisation de l’Art de la Fugue. L’audition avait été annoncée à Vienne avant même qu’il m’en eût parlé ! C’est par un système d’écriture simplifiée (inventé pour la circonstance) que je pus rédiger l’orchestration des onze premières fugues dans le délai de vingt-six jours. La seconde partie de cette œuvre monumentale fut orchestrée l’année suivante dans les mêmes conditions de précipitation. Scherchen qui avait dirigé pendant dix ans la version Graeser a, depuis 1937, promené la mienne dans le monde entier. Sans la confiance qu’il m’a témoignée, jamais je n’aurais osé me mesurer avec cette musique qui marque l’apogée de la polyphonie. Cette collaboration exceptionnelle avec Bach – si j’ose dire – ne m’a appris qu’une chose : ne pas chercher à l’imiter ; elle m’a fait mesurer aussi le caractère caricatural de ce que les musicographes ont nommé – vers 1930 – le « retour à Bach ». C’était bien mal connaître Bach que lui faire patronner des œuvres fondées sur la mécanique des doubles-croches obstinées et dans lesquelles l’harmonie ( !) est l’effet du hasard alors que chez Bach l’harmonie commande souverainement la polyphonie (le contraire de ce que tout le monde affirme).

- Quels sont vos projets actuels au point de vue composition et pourriez-vous en indiquer les grandes lignes ?

J’aimerais précisément pouvoir achever un livre (presque tout écrit depuis quelques années) sur les trois dernières œuvres de polyphonie pure de J.-S. Bach : les Variations canoniques, l’Offrande musicale, l’Art de la Fugue (les trois pyramides d’Egypte) en essayant d’en tirer un enseignement valable pour la musique vivante de notre temps.